Vous voulez vraiment que je me présente ? Non, mais vous êtes sérieux ? Vous êtes intéressés ? Orf... vous allez être déçus, après tout, même mon nom annonce la couleur ; Thomas Smith, non mais franchement, est-ce qu'il y a plus commun que ce nom là ? Bref, tout ça pour vous dire que vous allez vois faire chi... ennuyer ! Vous allez vous ennuyer ; c'est exactement ce que je voulais dire !
I - Prince, Princesse, et Héritier.
Il était une fois un homme qui se nommait Nick Smith et une femme qui portait le nom de Victoria Maggle. Nick était un grand avocat de Sydney, un des meilleurs, et Victoria une simple femme de ménage. Comme vous vous en doutez, c'était vraiment une histoire à la Cendrillon ; Le beau avocat invita la femme de ménage à danser, et ils furent plein de bébés. Hum hum. Désolé de l'abrégé, mais je ne suis pas fan des contes de fée.
En réalité, les deux nouveaux mariés n'eurent le temps que de mettre au monde un magnifique et charismatique petit garçon - hm ouais, vous aussi vous trouvez que le charismatique est en trop ? ... ben je m'en fous ! Mouhaha ! De toute façon c'est moi qui raconte ! -. Je ne sais pas pourquoi ils avaient décidé de m'appeler Thomas. Tout ce que je peux dire, c'est qu'ils ne s'étaient pas foulés. Bref... tout ça pour dire que le petit garçon avait les mêmes yeux que son père, mais avait les cheveux bruns bouclés de sa maman. Une famille au complet, un joli tableau ; un conte de fée moderne quoi.
Oh, je sais ce que vous vous dîtes.
« Oh... comme c'est mignon ! ». Ouais, ouais, c'est mignon, mais c'est d'autant plus triste que je n'ai aucuns souvenirs de ce conte où j'avais pourtant les deux pieds plongés dedans, ou que quelques souvenirs flous d'une jeune enfance.
II - Le Conte de la Princesse Lady D.
Je n'avais que 5 ans quand c'était arrivé. C'était un 5 octobre de l'année 1990. Je sais ça parce que c'est inscrit dans le marbre... Personnellement, tout ce que je me rappelle, c'est qu'il pleuvait. Il pleuvait très fort, à torrent presque, ce jour là sur Sydney. J'ai toujours aimé les orages et les grosses pluies, et même après cette journée, je continue à aimer ces nuits où le ciel se fait mettre sur la terre. A croire que déjà à 5 ans, j'étais très réceptifs aux changements de tempérament de la nature et tout ces trucs là. En tous cas, ça me calmait. C'était bien un des seuls moments où je l'étais. Parce qu'on ne pouvait pas dire que j'étais un enfant de cœur non plus étant gamin ! J'étais un peu trop actif, et je donnais pas mal de fil à retordre à mes parents avec mon caractère.
Non, mes parents n'étaient pas présent cette soirée là. C'était leur anniversaire de mariage, en tous cas, c'était ce que m'avait répété ma nourrice toutes les fois où j'avais demandé où étaient Papa et Maman. Je ne me rappelle plus du tout comment s'appelait cette bonne femme, mais bon... je ne crois pas que ça change quelque chose à mon récit.
J'étais censé dormir depuis bien longtemps. Ça, je m'en rappelle très bien puisque je me tenais debout, immobile devant la fenêtre de ma chambre, regardant les gouttes d'eau glisser sur les carreaux. J'attendais mes parents, c'était sûr. Et alors que j'attendais impatiemment le moteur de la Mercedes de mon père, tout ce que j'entendis au lieu de ça, c'était la sonnerie répétée du téléphone fixe de notre grand appartement à une heure pas possible de la nuit.
Je dois dire qu'à 5 ans, on ne comprend pas bien quand des inconnus te demandent de faire tes affaires pour quitter son petit chez soi, alors que tu viens de passer une nuit presque blanche à attendre tes parents. Quelques fois, les souvenirs de mes cris, de mes supplications de me laisser attendre sagement mes parents, sans qu'on me donne aucune explication, me reviennent à l'esprit dans des rêves assez éprouvants... Comme quoi, on ne fait pas confiance à un gosse qui pourrait pourtant comprendre la mort, parce que c'était exactement ce qui s'était passé, et je l'avais compris que lorsqu'on avait daigné à me l'avouer après mes nombreuses demandes « Où sont Maman et Papa ? », « Ils savent qu'ils doivent venir me chercher ici ? », « Dîtes... ils m'ont oubliés, Maman et Papa ? ». Je devais faire grave pitié n'empêche ! Je sus alors qu'ils étaient morts sur le chemin du retour. Alors qu'ils souriait, heureux d'avoir passé un super dîner en amoureux, mon père avait perdu le contrôle de la voiture à cause de ce temps pluvieux que j'aimais tant...
Non, non pas besoin de pleurer. Même moi, à 5 ans, je n'ai pas tant pleurer que ça alors c'est pas la peine, je vous assure.
III - Le Petit Prince, le Grand Vilain.
Non, ma vie ne s'est pas arrêtée à la mort de mes parents. En réalité, c'est plutôt l'inverse. Sans eux, sans l'autorité de parents biologiquement faits pour être capable de te retenir, je suis au summum de ce que peut être mon caractère de sale gamin.
Au début, je dois avouer, c'était difficile de me retrouver dans un orphelinat, en attente d'une famille d'accueil. A l'origine d'ailleurs, je n'attendais que ça ; une nouvelle famille. Pensant, comme le gamin idiot et idéaliste que j'étais, que ça serait pareil qu'avec mes véritables parents, je m'étais fait une fausse idée de ce que serait ma vie dans une famille d'accueil. C'était pour cela que pendant une période de ma vie, je fus le plus sage petit bonhomme que je pouvais être, soucieux que l'on me trouve parfait pour avoir la possibilité d'avoir une nouvelle chance d'être heureux en famille.
Comme vous en doutez, ça ne se passa pas comme le moi enfant l'avait imaginé. Je crois que ce fut la plus grande déception de toute ma vie parce qu'elle avait fait de moi ce que je suis à présent. Voyant que ma famille d'accueil n'était pas, mais pas du tout, comme celle que j'avais avec mes parents. J'avais enfin compris l'injustice qui s'était abattue sur moi ; je ne méritais pas de perdre les personnes qui m'aimaient le plus sur cette planète. J'avais peut-être fait des bêtises, mais pas assez grandes pour une telle punition...
Menant la vie dure à ma première famille d'accueil, je grandissais en les accumulant, en ajoutant une nouvelle famille à mon compteur. Quand j'étais petit, j'étais une teigne à la maison, mais en grandissant, je devenais de plus en plus instable en élargissant mon périmètre de pourrissage de vie.
Je n'étais plus le gentil petit garçon juste un peu trop actif, j'étais devenu l'adolescent le plus dur à géré de tout Sydney - oui, je me mets sur un pied d'estale là, un peu trop exagéré sûrement -. Je ne cherchais plus qu'à foutre la merde - ouais ! il n'y a pas d'autre mot ! - à la maison de ma famille d'accueil, mais je savais qu'en faisant mon possible pour être en échec scolaire ou pour accumuler les renvois, je ferais tilt. Tout comme en me détruisant moi-même, comme lorsqu'à 13ans j'avais commencé à fumer. Enfin... vous voyez le topo. Des mecs comme ça, il y en a toujours, mais pour différentes raisons. La mienne, c'était la mort de mes parents.
IV - Une Histoire Magique.
Je n'avais pas beaucoup d'amis avant, enfin de véritables amis. Je me sentais à part, et ça ne datait pas d'hier. Déjà quand je n'étais qu'un gosse, je ressentais cette connexion que j'avais avec la nature qui m'entourait, avec le moindre brun d'herbe poussant, avec la moindre brise de vent... Mais cela s'intensifiait au fur et à mesure que je grandissais. Pour s'ajouter à cela, j'avais beau être un adolescent très ouvert, sans inquiétudes ; un caractère fort quoi ! Je sentais de plus en plus une sensation de mal l'être, non pas à cause de la mort de mes parents, mais un manque de confiance qui me bouffait de l'intérieur, et qui me ronge encore aujourd'hui. Ce n'était pas moi. Enfin si... c'était moi, mais j'avais du mal à comprendre comment je pouvais ne pas avoir confiance en moi. J'étais et reste un garçon plein d'entrain, plein de possibilités. Je le sais pourtant...
Ce sont ces étranges sensations qui me mène à parler de mon 14eme anniversaire. Je le passai seul à l'orphelinat, qui avait beau avoir prévu quelque chose pour l'occasion, j'avais très vite été m'isoler dans les dortoirs en pleine après-midi. Tout ce que je voulais, c'était être seul. J'avais beau ne pas le laisser paraître, ça m'attristait encore de ne pas avoir trouvé la famille qui remplacerait celle que j'avais eu autrefois... malheureusement, avec mon caractère de cochon, ce n'était pas près d'arriver ! En plus de ça, j'étais un adolescent dans toute sa splendeur. J'essayais, en plus de comprendre ma sensation d'être pas fait dans le même moule que les autres, de répondre à toutes ces questions existentielles pour les ados de sexe masculin.
Je ne m'attendais pas à avoir de la visite ce jour là donc. Un homme, l'air sérieux, disait qu'il était de la police et qu'il cherchait à me voir. Dans ma tête, je l'attendais en faisant la liste de toutes les âneries que j'avais pus faire sans m'être fait attraper - pour l'instant ! -. Au lieu de ça, lorsque nous fûmes seuls tous les deux, il commença à me parler de magie et d'essence, de tonnes de choses que je ne comprenais pas. Bien sûr que je l'avais regardé bizarrement, en lui demandant de me laisser si c'était pour me dire des conneries plus grosses que lui.
« Tu ne t'es jamais dit que tu étais différent des autres, que quelque chose en toit faisant que tu ne t'es jamais senti à ta place. »
Il avait bien choisi ses mots le bougre en tous cas ! Tellement bien, que je m'en souviens encore à présent dans les moindres détails. Cette phrase qui lui avait valu toute mon attention.
Je dois avouer que sur le coup, les histoires d'âme d'un sorcier trouvant refuge en moi me semblaient étranges et surtout floues dans mon esprit. Ce fut en le suivant, sans me retourner, vers un « Sanctuaire », que je compris ce que tout cela voulait dire. En recevant l'essence de l'âme du sorcier qui était, et est toujours, en moi, tout fut une évidence. Ma communion avec la nature n'avait jamais été aussi claire dans mon esprit qu'à ce moment précis ; J'étais né pour être un sorcier.
V - Un nouveau conte de fée
Puisque je connaissais à présent ma particularité en comparaison des autres humains banals que j'avais pu côtoyer, pour le monde des sorciers et mage comme moi, il était temps d'apprendre à vivre avec mes dons.
J'entrai donc dans une école de magie d'Australie du nom d'EMA. Je dois avouer qu'en entrant dans cette école, j'étais quelque peu surpris de voir que cet énorme bâtiment avait pu être cacher aux yeux du monde avec tant de facilité. Autrefois, j'avais 15ans, et je ne connaissais rien à cette magie qui coulait dans mes veines ou à celle qui m'entourait. En tous cas, c'était la première fois où je me sentais réellement chez moi. C'était la première fois où je me sentais bien avec ces personnes qui vagabondaient dans les couloirs de cette école.
Ma première année se passa assez bien, c'était la première année scolaire où je ne faisais pas tout pour quitter cet endroit par un renvois. Je n'en avais pas envie, parce que j'avais un nouveau but dans la vie, oubliant peu à peu mes envies de vengeances sur le monde qui m'avait enlevé mes parents ; je voulais devenir un grand sorcier, et en savoir plus sur ma vie antérieure. Ouais, c'était bizarre sur le coup quand je l'avais appris, mais on s'y fait. Bien sûr, je n'étais pas l'élève modèle. J'avais tendance à répondre aux profs de temps en temps, à faire le pitre de la classe, ce qui me valait pas mal d'heures de colles, mais jamais au delà.
En un an j'appris des milliers de choses, et je commençais sérieusement à devenir bon dans ce que je faisais - d'un point de vue magique -, et plus j'avançai dans les cours de méditation plus j'en apprenais sur l'âme du sorcier qui vivait en moi. Hm... en réalité, cette partie était plus difficile à assimilé que l'autre.
Plus j'en apprenais sur mon essence, plus son histoire était... celle d'un gros looser dans sa branche. Un sorcier incapable de faire les choses correctement, maladroit, timide, et très mal dans sa peau. C'était ce que je ressentais de plus en plus, et je détestais ça. Le seul truc qui était cool dans ma vie, ne l'avait jamais été en réalité.
Depuis, je n'essaye plus d'avoir des souvenirs de ce mec qui se nommait Edward Jay à ce que j'ai découvert. Je me focalise sur moi-même, celui que je veux être et non pas celui que l'âme de mon sorcier cherche à ce que je sois. Je ne suis pas un looser !
VI - De nouvelles aventures à venir
A présent, j'entre en 2eme année à l'EMA. Au lieu de faire attention à ma vie antérieure comme je l'avais pu le faire l'année précédente, je veux moi-même montrer au monde des sorciers qu'on n'est pas déterminé par cette âme de sorcier qui était autrefois une personne à part entière. Je m'appelle Thomas Smith. J'ai beau avoir un nom des plus communs, je reste Thomas, le seul et l'unique...