Ce matin, en le réveillant, je sus de suite de cette journée allait être chiante. Pourtant les cours de la journée n'étaient pas si mal, et il n'y avait aucune mauvaise surprise à l'horizon. Mais je savais que le rendez-vous que j'avais le soir même, juste après les cours, allait me pourrir toute la journée à force d'y penser.

Moi, Thomas Smith, j'avais un rendez-vous chez la psychologue de l'EMA. Non, ce n'était pas mon idée, loin de là ! Je n'aurais jamais voulu y aller si ce n'était pas un prof qui m'aurait pris un rendez-vous. Mlle Castelyne, à force de me voir dans un mauvais état toutes les fois où j'avais des souvenirs de ma vie antérieure, avait fini par me dire, sans vraiment me demander mon avis, qu'elle avait demandé à la psy de me prendre en charge un petit moment. « C'est pour ton bien. » disait-elle. Ouais, ouais. Je ne savais pas bien en quoi parler d'Edward Jay, le sorcier qui avait pris mon corps comme nouvelle maison, ou bien de ma vie pourrait changer quoi que ce soit. Au contraire ! Je ne voulais pas, mais pas du tout, en parler. Rien que d'y penser ça me suffisait franchement ! Enfin... j'étais peut-être obligé d'y aller, mais je n'étais pas obliger de parler. Dans toute ma finesse, je comptais faire dériver le sujet sur autre chose, et avec un peu de chance l'heure passerait sans qu'elle ne puisse rien tirer de moi.

J'attendais sur le banc devant le bureau. Je n'avais encore jamais rencontré la psy de l'école en personne. Je devais la croiser dans les couloirs sans vraiment savoir que c'était elle. Enfin... ce n'était pas si important parce que dans tous les cas, elle allait se présenter, faire la sympathique avec moi, et bla bla bla, et bla bla bla. Galère... Au lieu de me vautrer sur ce stupide banc, je pourrais... je ne sais pas trop, je pourrais écouter de la musique tranquille pépère dans les dortoirs, faire le con avec les potes. Enfin, n'importe quoi que d'attendre un moment que je ne voulais pas voir arriver ; le moment où elle ouvrirait la porte dans un « M. Smith ? C'est à vous. ». Raaah, j'avais l'impression d'être chez le docteur. C'était d'un barbant !

Mal assis, les bras croisé devant moi, je fixai un point du couloir, juste pour ne pas voir les gens me fixer comme des idiots en sachant que j'attendais le voir la psychologue. On me prenait pour un fou ou quoi ?! Enfin... c'était sûrement plausible en fait puisque j'étais assez spécial comme mec, un peu extravagant quoi. Il suffisait de voir la tronche que je faisais, accompagné de ma coiffure si bien travaillée ! Non, non, je déconnais ! Depuis quand je coiffe mes cheveux moi ? D'ailleurs, c'était impossible de dompter des cheveux de moutons comme les miens. Je tirai sur une de mes mèches qui fit comme un ressort, pour ensuite pousser un soupir.

Même si ça m'ennuyait, à vrai dire, je commençai sérieusement à me demander ce qu'il se passait lorsqu'on se retrouvait en face d'un psy. Nous posait-il des milliers de questions ou il se contentait de nous demander de parler de nous pour hocher la tête toute l'heure ? Est-ce qu'elle me jugerait d'ailleurs ? Après tout, je ne m'étais pas vraiment habiller pour avoir un quelconque rendez-vous. Un jean troué, un vieux T-shirt des Green Day vert, j'aurais peut-être dû faire un effort quand même, même si je ne voulais pas être là, par pure politesse quoi... Bon, ce n'était plus vraiment le moment de se dire ce genre de truc. D'ailleurs, je n'avais plus de temps de rien là.

Je sursautai sur le banc lorsque la porte s'ouvrit près de moi. C'était parti... le moment fatidique était arrivé.

Avant qu'elle n'ouvre la porte et me fasse sursauter, je m'étais concentré pour essayé d'entendre ce qu'il se passait derrière la porte de ce bureau. Je n'étais pas particulièrement curieux, c'était juste parce que j'avais cru entendre de la musique et quelqu'un chanter. Était-ce la voix de la chanteuse qui émanait de derrière cette porte ou était-ce la voix de la professionnelle qui se trouvait à l'intérieur ? C'était en essayant de le découvrir que je m'étais pencher vers la porte, et sûrement pour cette raison que j'avais ainsi sursauté, me précipitant pour avoir l'air de regarder ailleurs.


Je haussai un sourcil ; Bonhomme ? Est-ce que j'avais franchement la tronche d'un « bonhomme » ? Hn... Bon, elle pouvait m'appeler bonhomme comme elle le voudrait de toute façon, qu'elle en profite le temps qu'elle aurait d'être avec moi, parce que tout ce que je savais pour l'instant, c'était que je ne reviendrais pas la voir. En tous cas, c'était ce que je me disais à ce moment précis. Non, je n'avais rien contre elle, après tout, pour ce que je venais d'en voir, c'était une belle femme plutôt sympathique. J'étais d'ailleurs désolé d'avance si j'en venais à être arrogant ou irrespectueux avec elle dans le feu de l'action, enfin... plutôt dans le feu des mots pour être plus exacte parce que ce n'était pas dans ce bureau qu'il y allait avoir beaucoup d'action, surtout avec la motivation que j'avais d'y pénétrer et d'y faire ce qu'il fallait pour le bon déroulement de la séance.

Elle me laissa donc entrer avant de fermer la porte derrière nous. Je n'osai m'asseoir quelques part pour l'instant, peut-être par appréhension de ce qu'il allait se passer... Enfin, tout ça pour dire que je me contentai d'observer les lieux pendant que la Psychologue, Mlle Jefferson d'après ce qui était écrit sur la plaque disposée sur le rebord de son bureau, passait derrière celui-ci. C'était plutôt cosy, un bureau en bois, deux fauteuils blanc, une bibliothèque. Il y avait tout pour être bien installé et ne pas être obligé de sortir. Enfin... j'étais pratiquement sûr que c'était un peu trop petit pour y rester cloitrer toute la journée, mais en tous cas, j'aimerais bien avoir un bureau comme ça lorsque je serais adulte et que je travaillerais - La barbe ! Je n'avais pas vraiment envie de penser à ce futur plutôt proche en y repensant.


Elle eut un petit rire qui avait sûrement le don de détendre l'atmosphère, mais je crois réellement que j'étais un cas désespéré. Mes sourcils épais légèrement froncés par une certaine anxiété, je me tournai vers elle alors que je jetai précédemment un coup d’œil à la bibliothèque sans vraiment faire attention aux livres qui s'y trouvaient.


Je fis un dernier tour sur moi-même, me demandant sans beaucoup de conviction ce qui se trouvait derrière le paravent, pour ensuite dans un soupir poser mes fesses sur un des fauteuils après avoir laisser mon sac s'écraser sur le sol. Je passai ma main dans mes cheveux avec quelques difficultés vu les nœuds qu'il y avait, les poussant vers l'arrière. Mais à la seconde où je les lâchai, ils revinrent dans leur position initiale à la mode « caniche sur la tête », un style qui ne me gênait qu'à moitié en fait. Après tout, je pourrais les couper pour avoir l'air moins idiot, mais à croire que j'aimais ça, avoir l'air d'un idiot. peut-être cette nécessité d'être différent des autres, même des autres sorciers, qui faisait ça. Bwarf, j'en savais rien en réalité. Après tout, ce n'était pas moi la spy dans cette pièce.


Avant même qu'elle m'ait donné un soda que j'avais osé lui demander un truc pareil. J'étais quand même gonflé comme mec quand on y pensait. Pourtant, je n'avais pas honte de ça. Au contraire, je ne pensais même pas que j'étais impoli ou quoi que ce soit. J'avais juste eu un doute qui m'était soudain passé à travers l'esprit. A l'origine, je ne voulais pas lui parler de ce qui n'allait pas, de cette vie antérieure qui me rendait si morose ou si peu sûr de moi de temps en temps, mais est-ce que j'étais près à rester une heure ici à absolument rien dire ? Etais-je près à grave à me faire chier ?! Non... pas vraiment en réalité ; d'où la question.

Je ne pris même pas la peine de me présenter, après tout, elle devait déjà avoir lu mon dossier et tout. J'étais même presque sûr qu'elle en connaissait plus sur moi que je ne le savais moi même avant même qu'elle me rencontre. Après tout, je ne savais pas ce qu'il y avait d'écrit dans mon dossier scolaire... En tous cas, mon regard vert pâle fixait le regard de la psychologue scolaire.